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Le réseau international ax25 multi modes

Texte de F6DAA François MONDON :

Le réseau international ax25 multi modes

Si depuis les origines de l’AX25, certains OMs ont eu envie d’élaborer un réseau basé sur des moyens radios, le packet radio après une période faste des années 1990 à 2000, est relativement tombé en désuétude. Puis l’APRS est venu en s’appuyant sur le protocole AX25, le ressusciter. Pas dans une optique de réseau ouvert, mais réservé à un service de monitoring de positionnement en temps réel de mobiles de toutes natures.
Mis à part les associations de radioamateurs portées sur l’aide d’urgence comme l’ADRASEC, les OMs sont restés dans une pratique fermée de la radio. Quand je dis fermée, je veux dire par là que les autres technologies comme l’informatique et le numérique sont plutôt considérés comme un ajout accessoire à la conception d’appareils radioélectriques. Or les technologies modernes sont plutôt transversales, c’est à dire qu’elles incluent des disciplines et technologies pour transformer la nature même des appareils. On le voie par exemple dans les smartphones qui ne sont plus de simples téléphones.
Forts de cette conception ouverte de leur activité, des OMs ont tourné une partie de leur passe-temps vers un radioamateurisme inclus dans une autre activité, au lieu de l’inverses habituel des radioamateurs, c’est à dire inclure une activité dans la radio. Je veux dire par là, l’élaboration collective de réseaux.
Elaborer un réseau multimode ouvert fait partie de cette dernière stratégie du radioamateurisme. On peut considérer plusieurs domaines:

  • la radio électricité, branche de l’électronique qu’un radioamateur maîtrise par vocation;
  • le matériel informatique qui a évolué vers une utilisation extrême des smartphones, mais aussi plus heureusement vers l’apparition des nano ordinateurs tels que les raspberrys;
  • la vulgarisation et généralisation universelle d’internet;
  • et enfin la crédibilisation d’un OS comme linux qui peut s’adapter dans ce qu’on appelle de l’informatique embarquée que sont les raspberrys, mais aussi aux serveurs internet etc.
    Les réseaux informatiques constituent en soi une discipline ouverte qui demande justement une ouverture d’esprit. Ici, un radioamateur s’il le veut, peut apporter à une communauté des compétences particulières qui peuvent intéresser bien des besoins.
    Avec le réchauffement climatique, apparaissent des situations de catastrophes pratiquement imprévues par leur ampleur et leur fréquence. Dans ces situations, les communications relèvent de la stratégie pour l’acheminement des secours et la diffusion à tous les niveaux et sens de l’information. Aussi bien de l’extérieur qui fourni les secours, que de l’intérieur c’est à dire les situations individuelles et de groupes.
    Dans une situation de grande catastrophe, les moyens habituels tels que la téléphonie mobile ou satellitaire sont à la fois absentes comme la téléphonie, ou encore rapidement saturés ou rares comme les communications par satellites.
    Dans cet exemple, on peut comprendre qu’il faut considérer les complémentarités des moyens qui tout en s’épaulant, agrandissent les étendues de couverture, la rapidité de mise en oeuvre.
    Ainsi, au niveau mondial, il existe déjà un réseau nodal informel constitué de segments de réseau et de ponts radio et ou internet qui mettent en relations ces segments de réseaux. L’application centrale de ces segemnts et ponts sont les BBS qui ont un fonctionnement autonome, n’est pas du temps réel, mais sont en capacité d’acheminer et distribuer des messages et des petits fichiers.
    Il existe encore ou réapparaissent des stations radio constituées d’un node d’entrée/sortie radio comme le packet radio, mais aussi dotées d’internet. Ces nodes communiquent entre eux soit par des ponts internet comme des systèmes tels BPQ, OpenBCM ou encore Uronode ou JNOS. Ces nodes peuvent avoir des connexions point à point comme des stations HF avec Pactor ou VHF et UHF avec des antennes directives.
    Le premier but est de constituer une épine dorsale des segments multimodes étendue à la planète et en permanance disponible, qui comprend à la fois des nodes et des points d’accès. Cette épine dorsale existe déjà, il existe sur internet une carte automatiquement tenue à jour sur le site: https://nodes.ukpacketradio.network/packet-network-map.html et qui permet d’avoir un aperçu de ce réseau. Ce réseau n’est pas grand-public, il est réservé aux radioamateurs et à certaines associations ou ONG.
    Les participations a ce projet peuvent prendre plusieurs formes: Ajouter un ou des nodes fixes à ce réseau ou encore concevoir des nodes mobiles et autonomes, voire concevoir des moyens plus ou moins originaux de transport de messages et de fichiers en compléments des voies radio ou internet.
    J’insiste sur la particularité essentielle de la structure de cette épine dorsale. Elle est de nature nodale, contrairement à internet qui n’a pas de structure universelle définie. Un tel réseau nodal, offre une fiabilité fondamentale. Ces BBS ont un mode d’acheminement dit par diffusion qui s’ajoute à un routage par adresses hiérarchisées. Cela fait qu’un message doit normalement toujours arriver à sa destination, même si le délai d’acheminement est aléatoire. Mais c’est cette caractéristique d’assurance d’acheminement qui est le coeur de l’intérêt de ce réseau.
    On a deux niveaux de participation proposés aux OMs intéressés: La conception d’un node quant à sa composition en matériel, que de sa fonctionnalité: être un node de communication seul, avoir une ou deux voie radio, être ou ne pas être munie d’une PMS ou d’une BBS, avoir ou ne pas avoir de liens via internet, être autonome dans la nature ou résider chez un OM. L’autre niveau est celui de participer à la gestion plus ou moins locale de ce réseau. On a ainsi de quoi satisfaire l’aspect individuel de la radio, et un aspect moins fréquent de réalisation collective.
    Une dernière remarque essentielle: la finalité n’est pas d’apporter une proposition de services analogue à internet, c’est à dire ouvert à toutes les sortes de médias possibles, mais au contraire elle ne concerne que l’acheminement de messages.
    Pour terminer, je dirais que contrairement aux apparences, si les anglos saxons s’organisent mieux que nous pour ce faire connaître, il est de fait que le nombre de francophones n’est pas nul; Il y a un petit noyeau d’OMs obstinés qui se greffent plus ou moins individuellement sur ce réseau de BBS. Pourquoi pas dans un premier temps se contacter les uns et les autres pour améliorer notre participation?